Quatrième de Couverture :
Condamné à la peine capitale par la déesse Artémis, Zarek, le Chasseur de la Nuit, échappe temporairement à cette sentence. Banni aux confins de l'Alaska, il doit être jugé par Astrid, fille de la justice, réputée pour sa sévérité. La belle aveugle a deux semaines pour statuer sur le sort de celui qu'elle ne peut voir qu'à travers le regard de son loup blanc. Mais, dans le huis clos de son chalet où elle tente de cerner la personnalité du guerrier, rendre un verdict n'est pas évident. Zarek est-il ce monstre sanguinaire au cœur de glace dépeint par ses ennemis ou un être meurtri en quête de rédemption ? Quoi qu'il en soit, c'est une véritable force de la nature dont la beauté l'émeut, même si elle sait qu'elle devra peut-être, en son âme et conscience, l'envoyer à une mort horrible.
Mon Avis :
L'univers nous est déjà plus familier et je dirai que je retrouve même les personnages avec une certaine délectation.
J'ai beaucoup apprécié Zarek et Astrid. Zarek a un petit quelque chose de touchant, on s'attache facilement à lui malgré son faux mauvais caractère. J'ai toutefois eu du mal à concevoir qu'il soit toujours vivant après toutes les misères qu'il a subi étant esclave puis Chasseur. Astrid et elle aussi touchante, elle m'a même fait sourire parfois. On apprécie aussi beaucoup les personnages secondaires que sont Sacha et Simi.
Côté narration, le scénario est bien ficelé, on se laisse emmener dans les paysages enneigés d'Alaska. C'était plutôt haletant mais pas encore assez à mon goût.
En bref, un bon tome comparé aux deux précédents qui m'avaient moins plu.
Extraits :
« — Hé, Mike ! appela-t-il soudain en se retournant vers l’écuyer, après avoir plongé la main dans sa poche.
— Oui ?
L’écuyer se tenait sur le marchepied de l’hélicoptère.
— Remue tes fesses ! cria Zarek, tout en jetant une grenade dégoupillée sous le ventre de l’hélicoptère.
— Nom de…
Mike n’acheva pas sa phrase. Il fila comme un lièvre à travers la clairière. Le crissement de ses semelles sur la neige fit rire Zarek. Il vit l’écuyer plonger derrière une congère et plaquer les mains sur ses oreilles.
(...)
Lorsque le Sikorsky fut réduit à une masse d’acier noir pathétiquement déformé, Zarek fit glisser le scooter jusqu’à l’endroit où Mike avait trouvé refuge et lança « une autre grenade sur la congère, qui se volatilisa en une myriade de minuscules flocons.
Voilà. L’écuyer était prévenu : il n’avait pas intérêt à jouer au plus malin avec le Grec.
Mike se retrouva assis à plusieurs mètres de son abri, là où la déflagration l’avait projeté. Il grelottait, de peur et non de froid, songea Zarek. Le petit feu de joie qu’il lui avait offert aurait réchauffé le diable lui-même.
— Tu trouveras un village à sept kilomètres au sud !
Tiens, attrape ça !
Zarek lança un tube de vaseline en direction de l’écuyer.
— T’auras au moins quelque chose de protégé : tes lèvres. Ça te permettra de parler pour demander de laide !
— Merde, le Grec, j’aurais dû vous tuer !
— Sûr.
Zarek rabattit sa cagoule de laine sur son visage.
— Au fait, Mike, si tu tombes sur des loups, n’oublie pas que ce sont de vrais loups et pas des loups-garous, hein ! Et ils se déplacent en meute. Alors, n’essaie pas de discuter avec eux. Grimpe à l’arbre le plus proche et patiente jusqu’à ce qu’ils en aient marre d’attendre que tu descendes. J’espère qu’ils renonceront à te choper avant qu’un ours se pointe… parce que les ours, ça monte sacrément bien aux arbres. Allez, ciao ! »
*****
« Le loup s’approcha à ce moment-là, renifla la jambe de Zarek et grogna.
— La ferme, Rintintin ! Je sens mauvais ou quoi ? Si ça ne te plaît pas, va voir ailleurs si j’y suis.
— Zarek ! Cessez de parler aussi mal à Sasha !
Le Chasseur serra les dents. Ce qu’il disait la dérangeait ? Très bien. Il allait revenir à son habituel mutisme. Même si cela lui coûtait, dans la mesure où le loup continuait à grogner.
— Allons, Sasha, sois sage, fit Astrid en lui flattant le dos. Si Zarek ne veut pas se laver, c’est son problème…
Tout appétit coupé, sa bonne humeur embryonnaire envolée, Zarek tourna les talons et alla se retirer dans la chambre d’amis. »
*****
« — Comment fait-il pour tenir le coup en été, dans cette turne ? reprit Allen. Ça doit être une véritable étuve.
— Je me rappelle l’avoir entendu dire qu’il avait l’impression de cuire à petit feu dans un four, dit Sundown. Il y a de quoi devenir dingue, enfermé ici sans fenêtres ni air conditionné, avec la nuit qui ne dure que trois ou quatre heures.
— Moins que ça, rectifia Syra. Dans le Yukon, on a du bol si on arrive à sortir dix minutes par jour.
— Où est sa salle de bains ? s’enquit Allen.
Syra poussa du pied un pot de chambre posé dans un angle de la pièce.
— La voilà, sa salle de bains.
— Nom d’un chien ! Ça fait combien de temps qu’il vit ici ?
— Neuf cents ans.
— Pas étonnant qu’il soit devenu barge, commenta Bjorn.
— Avec le fric qu’il gagne, remarqua Allen, il aurait pu se faire construire un palais.
— Ce n’est pas son genre, expliqua Sundown. Quand, comme lui, on est habitué à ne rien posséder, on n’a pas besoin de grand-chose. »
Ma Note :